"Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets !
Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit,
C'est sous Louis treize et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière,
Baignant ses pieds, qui coule entre les fleurs:
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut être,
J'ai déjà vue, et dont je me souviens! "
Il y a près de trente ans que j'ai appris ce poème "par(le)cœur" et aujourd'hui encore je peux le transcrire de mémoire. J'étais en classe de "poésie" la bien nommée et Colette Nys , notre professeure nous avait fait découvrir Gérard de Nerval , ce poète fou! Je tombais immédiatement sous le charme de ce romantique , ami de Théophile Gauthier , de Victor Hugo et d'Alexandre Dumas. Soigné pour sa démence, il était cependant un grand voyageur épris du Moyen-Orient, grand connaisseur d'ésotérisme, de symbolisme et d'alchimie.
On dit qu'il a beaucoup influencé ses successeurs comme Marcel Proust, Arthur Rimbaud, Antonin Artaud ainsi que les surréalistes.
Il s'est pendu à une grille de la rue de la Vieille Lanterne à Paris le 26 janvier 1855 à l'âge de 46 ans.
PS: Le très riche et très beau blog de Laura vous en apprendra beaucoup plus que moi sur Gérard de Nerval : http://lauravanel-coytte.hautetfort.com/
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