samedi 9 février 2008

Fantaisie de Gérard de Nerval

"Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets !

Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit,
C'est sous Louis treize et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière,
Baignant ses pieds, qui coule entre les fleurs:

Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut être,
J'ai déjà vue, et dont je me souviens! "

Il y a près de trente ans que j'ai appris ce poème "par(le)cœur" et aujourd'hui encore je peux le transcrire de mémoire. J'étais en classe de "poésie" la bien nommée et Colette Nys , notre professeure nous avait fait découvrir Gérard de Nerval , ce poète fou! Je tombais immédiatement sous le charme de ce romantique , ami de Théophile Gauthier , de Victor Hugo et d'Alexandre Dumas. Soigné pour sa démence, il était cependant un grand voyageur épris du Moyen-Orient, grand connaisseur d'ésotérisme, de symbolisme et d'alchimie.
On dit qu'il a beaucoup influencé ses successeurs comme Marcel Proust, Arthur Rimbaud, Antonin Artaud ainsi que les surréalistes.
Il s'est pendu à une grille de la rue de la Vieille Lanterne à Paris le 26 janvier 1855 à l'âge de 46 ans.

PS: Le très riche et très beau blog de Laura vous en apprendra beaucoup plus que moi sur Gérard de Nerval : http://lauravanel-coytte.hautetfort.com/

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