lundi 6 juillet 2009

Début du journal...impression du jour

Dans mon travail, je vois défiler des centaines d'enfants.
Ils ont tant de visages, de prénoms, de caractères différents que j'en arrive à tous les mélanger et à les confondre dans ma tête en une idée globale et générique de "l'enfance"même si je les aime et les respecte tous.
Cependant, certains sortent du lot...

Et aujourd'hui, pour moi, une petite fille est sortie du lot..

Cinq ans et elle est "trop"
Elle déborde ....de tout
Elle est trop vive, trop craintive, trop brutale, trop envahissante, trop grosse..Impossible de ne pas la remarquer, elle déborde.
Mais surtout aussi, elle déborde de sentiments. Elle se bat pour être la seule à me donner la main, elle grimpe dans mes bras, s'accroche à mes pantalons. Elle veut que je l'embrasse, que je la serre...

On dirait que le courant de la vie qui la traverse est un courant bien plus dense que celui des autres. Elle explose de vie et d'amour...

Le soir , vers 16 h, elle est lovée tendrement dans mes bras avant que ses parents ne viennent la chercher. Je profite de la douceur de l'instant tout en m'interrogeant ...comment fera -t-elle plus tard pour se glisser dans le moule étroit de nos conformités?

5 commentaires:

MICHEL a dit…

Se glisser dans le moule étroit de nos conformités...Ne faut-il point au contraire vivre à contrario de cette pseudo bande passante si envahissante? Le débat est lancé...D'autant plus que l'émotivité, la tendresse et l'hypersensibilité n'ont plus leur code d'accès dans cette foutue société...Fais comme tu le sens, pour la suite de ton blog...Moins présent pour les commentaires, je resterai toujours fidèle lecteur...
Bonne journée et surtout bonne suite...MICHEL

Désirée a dit…

Elle trouvera forcément sur sa route des handicapés du sentiment et du don qui lui diront, comme on me l'a dit, qu'il ne faut pas être demandeur d'amour. Qu'on veut bien ses caresses, ses baisers, ses souris, mais à sens unique seulement. Tout prendre mais surtout ne rien donner. Il y a très peu de simples donneurs et beaucoup de rapaces. Ce que je dis n'est pas de l'amertume, c'est juste une triste constatation. Et cette enfant, tellement dans l'air du monde, dans la Vie, il est probable que les autres bipèdes la feront bien souffrir, tenteront de la "calmer", de l'amoindrir, de lui rentrer la joie dans le coeur. Et peut-être qu'ils y parviendront, à force de méchanceté et de mépris...


Il y a des questions angoissantes que je me pose souvent à propos de ma fille. Elle est comme cette enfant, très caressante, enveloppante, spontanée, donnée. Aujourd'hui moi, son père, sa grand-mère sommes là pour la rassurer, l'aimer sans condition aucune. Mais demain? Se trouvera t-il quelqu'un de bien dans tous les sens du terme, pour l'aimer? Malgré le boulet de la maladie?

Je ne suis pas gênée par le manque de photos et vidéos, Cath, et d'ailleurs je ne mets que très rarement des vidéos sur mes blogs car ils ralentissent considérablement l'ouverture de ceux-ci. Le journal est une bonne idée.

En attendant je t'embrasse avec tendresse, je pense à toi et t'envoie mes pensées les plus fortes. Bises Désirée

Arthémisia a dit…

comment pourrait elle faire?
Soit elle devient comme et gardera enfouie en elle toute son authenticité.
Soit elle reste elle-même.
Dans les 2 cas elle souffrira.

Avoir de la personnalité c'est de toutes façons être appelé à la douleur.
A moins qu'elle ne rencontre celui qui comme elle, croit en l'extraordinaire richesse de l'individu et lui permettte de se développer en accord avec elle-même et avec le monde, autant dire celui qui l'aimera telle qu'elle est et lui donnera confiance en elle.
Je t'embrasse belle Catherine.
Arthi

patriarch a dit…

il est difficile de prévoir ce que sera un enfant. Et de choisir dès maintenant le comportement à son égard !!
Et pourtant, il faudra bien que tu le fasses !!

jean-pierre a dit…

bonsoir Catherine . je reviens te trouver avec grand plaisir . je suis entré hier de mon séjour dans le Doubs . je comprends que cette enfant cherche le réconfort de tes bras . tu es peut être la seule a lui donner ce qu'elle attend . après bien sûr la question reste posée . comment sera sa vie ? pas très simple j'en ai peur . il n'y a pas de Cath partout . je t'embrasse . jean-pierre