jeudi 9 juillet 2009

Les limites du virtuel...

Depuis 18 mois que je blogue et que je passe 2 à 4 heures par jour à maltraiter le clavier de mon ordinateur, j'ai eu l'occasion de rencontrer pas mal de monde.
J'échange avec tout un tas "d'amis " des considérations plus ou moins importantes sur l'air du temps .
Certes, je suis heureuse de "converser " avec des gens qui habitent parfois à des centaines de kilomètres de chez moi et pour certains d'entre eux, j'en suis arrivée à nouer de véritables liens affectifs.
Les débuts de cette" pratique virtuelle" m'ont apporté beaucoup de joies dont la plus importante était celle de m'extraire d'un sentiment permanent de solitude.
Cependant, cette lune de miel avec le monde virtuel n'a pas duré et peu à peu, j'ai commencé à sentir un manque, une frustration vague et indéfinie qui me renvoyait à ma solitude.
L'amitié virtuelle m'est devenue progressivement douloureuse car c'est une amitié amputée du meilleur d'elle-même.
Je peux écrire tous les jours à quelqu'un ou quelqu'une et ne pas connaître sa voix, son regard, son sourire et même ses tics et ses défauts.
Avec mes amis virtuels, une seule activité possible, taper sur un clavier..pas question d'aller boire un verre, de se promener, de partager un repas, de regarder ensemble un même paysage...

Quel est donc ce drôle de monde qui permet de "tomber en amour" (comme disent les canadiens) pour quelqu'un à qui on ne serrera jamais la main?

Souvent j'ai mal à mes amitiés virtuelles...

19 commentaires:

Arthémisia a dit…

Et quel traitement préconniser?
Couper la ligne?
C'est la mort assurée...
Rester lucide...et pourtant quand la solitude est là, on la perd si vite...

Bises
Arthi

MICHEL a dit…

Tellement à dire, à penser, à faire et parfois se taire face à une certaine impuissance, un état de fait...Je répondrai sous forme d'un long texto ce week-end, à ton texte "Les limites du virtuel" sur mon blog. COURAGE...MICHEL et toute mon amitié, malheureusement virtuelle!

patriarch a dit…

J'ai passé un sale moment de mai 2004 à fin 2006 et même février 2007. Je dois dire que mes "amis virtuels" sur 20six à l'époque m'ont terriblement aidé. Certains le sont encore et d'autres qui ont abandonné les blogs, prennent des nouvelles par mail.

Certes je ne les ai jamais vu, mais je ne vois pas plus,ceux qui étaient mes amis avant ou des compagnons de travail. alors, je suis gagnant à cette loterie !! Rires !!

jean-pierre a dit…

bonjour Catherine . tu as raison , rien ne remplacera une présence physique , une poignée de main , un regard ou un bisou . mais ce virtuel n'est pas si mal que ça . il permet de joindre d'autres personnes et d'échanger avec eux , même si un sentiment de frustration persiste . je me souviens d'une cabane dans la forêt , d'un lit de fougères , d'une vie faîte de nature . tu vois on peut même partager des rêves . et quelque part ils font du bien . bien sûr j'aimerai qu'il en soit autrement . je t'embrasse . jean-pierre

© Jack Maudelaire a dit…

---> Bonjour, chère Catherine,

À travers les sentiers du net où les coeurs vont chancelants, puissent-ils avancer et trouver l'amitié ou l'amour sans pensée pour que vive la réalité de la vie...

Bien affectueusement, Jack qui t'envoie le sourire de son coeur aimant.

GB a dit…

Bonjour Catherine,

Cela me fait mal pour toi de lire ce que tu as écrit car je suis certain que tu as dépassé le virtuel plusieurs fois par ton magnétisme. Le virtuel en ce qui me concerne débouche très rarement sur des rencontres. Inhibition de ma part ?
Je me souviens aussi de ce "débat" autour du WWW qui serait un code pour le 666. Je crois que, comme toute technique de communication, l'essentiel est de l'utiliser sans se travestir ou s'adonner à la recherche du Graal. Je me suis remis à l'écriture de lettres manuscrites avec mes fils et cela m'a fait du bien. Je t'embrasse et peut-être qu'un jour nous nous rencontrerons malgré la distance entre la Belgique et Toulouse. C'est mon souhait.

Chris a dit…

"pour quelqu'un à qui on ne serrera jamais la main?"

Cela Cath tu ne peux l'affirmer. Remplace vite le "jamais" par "peut-être", laisse ouverte la porte.

:) Bises

gazou a dit…

Et comme je te comprends...Ces amitiés virtuelles comptent beaucoup pour moi et cependant je ressens très fort ce manque dont tu parles et j'espère toujours rencontrer les êtres avec qui je corresponds..Nous rencontrerons un jour, Catherine, si tu le désires

MICHEL a dit…

Je l'avais dit...Je l'ai fait!
Très bonne journée à toi Catherine...MICHEL

Vallis a dit…

je me suis moi aussi en mon temps posé cette question de la réalité de l'amitié virtuelle, Catherine,parce que comme toi j'ai besoin du contact réel des personnes
tout ce que je puis dire c'est que moi aussi comme Patriarch j'ai passé une foutue mauvaise période et que le soutien le plus dévoué, c'est par un ami "virtuel" que je l'ai eu - que j'ai eu la chance de rencontrer depuis -
peut être parce que justement on ne peut pas dans la réalité faire peser tout le poids de notre solitude à nos amis "réels"
mais ce que tu en dis m'interpelle encore ..

fransua a dit…

bien sûr le virtuel a ses limites mais je medérerai tes propos car il est de belles amitiés virtuelles qui durent dans le temps et qui te dit qu'elles ne deviendront pas réelles
j'ai vu sur un blog la rencontre de 2 amis une française et l'autre candienne et bien je peux te dire que c'est émouvant et bien réel
par ailleurs je publie sur un forum franco candien depuis 2 ans et j'ai de très bons amis de plume qui m'ont soutenu quand j'ai craqué et qui m'ont témoigné toute leur amitié quand mon garçon a eu cet accident grave et une personnes du site est partie d'un cancer et les gens des 2 continents se sont retrouvés juste avant pour lui dire leur amitié bien réelle.... certaines personnes arrivent à se rencontrer et cet été je vais rencontrer un de ces amis qui habite dans le sud, alors tu vois le virtuel est parfois bien réel ou peu le devenir

Infini...T a dit…

Bonjour Catherine,

Je passe souvent ici car j'apprécie vraiment votre espace. De nature plutôt discrète, je préfère ne pas déranger sans bien savoir comment seront perçus les mots que j'y laisserais.

Pourtant, aujourd'hui, j'ai envie de réagir pour simplement vous dire que l'affection, l'attachement n'ont pas toujours besoin de matérialité, de présence physique. Je pense que seule l'authenticité les nourrit vraiment et profondément. Et ni le réel ni le virtuel en sont l'indispensable vecteur.

L'important est d'aimer et peu importe le moyen :o)

Amicalement

Pivoine a dit…

Eh bien, maintenant, tu pourrais peut-être venir à Bruxelles ??? Pour continuer notre série de visites culturelles ? Bisous !

Hécate a dit…

Que dire?derrière le virtuel,il y des êtres bien réels...Dans la vie normale,on joue,on ment ,on cache...On pse des masques invisibles...Alors?La différence?...Difficile de trancher.Comme toujours,il faut essayer.Voir qui est derrière,il y a des mots sans fard,ily a des sensiblités qui ne peuvent plus voir le jour qu'ainsi.Il fait leur donner leur chance...
Hécate

hécate a dit…

Catherine,merci de votre envie de lire Gourmont laissée chez moi.C'est mon cheval de bataille ,si je puis dire,depuis pas mal de temps...On m'a conseillé de publier celà sur le Fil d'archal.J'ai laissé la scène,mais je continue dans l'ombre avec la même ferveur!
Amicalement .Votre Hécate

Thérèse a dit…

l'amitié virtuelle présente des avantages: elle supprime certaines barrières et nous évite certains préjugés;les blogs rapprochent des personnes qui ont les mêmes affinités, les mêmes sensibilités,sans souci ni de l'âge, ni de la couleur de peau, ni du milieu social; on communique quand on veut, sans contrainte et en toute sincérité-
en tout cas,sois certaine de la mienne- je t'embrasse

Mahina a dit…

comme je comprends ce message.........

Yog La vie a dit…

J'ai aussi eu les mêmes interrogations. C'est souvent commentaires contre commentaires. Je prends quand c'est bon mais je sais que l'attachement virtuel est éphémère. J'ai tant appris depuis tous ces échanges, appris à me connaître un peu plus, appris à prendre position, à être moins attachée à ce que va penser l'autre,...
....Et il m'est arrivé aussi de rencontrer des blogueurs ou blogueuses en vrai et ça, c'est bien!
Il faut considérer le virtuel comme un plus dans nos vies.

Deux articles:

http://yog.lavie.over-blog.com/article-34265926.html

Les téléphones se réduisent, s'adaptent à nos poches, mais plus ils se multiplient, plus le vis à vis est rare.

Entre clavier et souris, on frappe à la porte des relations inassouvies.

On se perd en circonlocutions, avant de convenir d'un rendez-vous.

Texto: Si je ne t'appelle pas demain, je te ferai un mail. Bises à plus.

Se voir, c'est toujours plus tard.

Ces baisers sur écran, on les voudrait tellement sur la joue.

Tout le monde est presque là, mais personne n'est là.

La présence se devine plus qu'elle ne s'éprouve.

Nous sommes devant des vallées asséchées, où seuls les fossiles nous font imaginer qu'il y coulait autrefois une belle mer bleue.

Plus les écrans rétrécissent, plus les distances qui nous séparent s'élargissent.

La facilité des échanges est une illusion de notre époque.

En multipliant les moyens de communications, la société moderne a rehaussé, proportionnellement ses barrières.

Inassouvies, nos vies
Extrait de "Inassouvies nos vies" de Fatou Diome



http://mariereveuse.over-blog.com/article-35986194.html

L'internaute

Solitaire, je me terre sous la terre de mes mots
La console qui m'isole se désole à huis clos

Le temps d'un mot de passe à la portée du doigt
Et me voici tournant autour de ma planète
Où des milliards d'amis me font signe, on m'attend
Et je plonge

Et je plonge au hasard dans l'océan fantôme
Et l'irréel, enfin, me prend dans ses bras doux
Me voici sans ennuis et sans appartenance
Et l'espace aboli fait oublier le temps


La misère qui prospère indiffère mon cerveau
Ma console c'est l'école qui me colle à la peau


Autrefois je voyais des voisins, des amis
J'avais des rendez-vous, des parents, une femme
J'avais les pieds soudés aux souliers du travail
Et je plane


Et je plane au-dessus du smog et des tornades
Sans horaire et sans but et mes ailes de fer
Vont au cœur du Soleil en mémoire d'Icare
Et j'en reviens mordu d'azur et bardé d'or !

Cimetière de lumière, choix de pierre, d'air et d'eau
Les paroles qui s'envolent caracolent dans mon dos


J'ai trouvé dans eBay bien plus que je cherchais
Un dépotoir d'acier en orbite éclatée
Une banquise à vendre au prix du C02
Et je roule

Je roule sur des corps que mon regard attise
Un champ de chair offerte à l'infini de l'œil
Et j'entends, par milliers, des voix tendres qui disent
"La nuit commence ici, tu ne seras plus seul"


Vos prières planétaires exaspèrent mon ego
Leurs paroles qui cajolent s'étiolent sans écho

J'ai collé mon plasma au plasma des pixels
Je suis le maître, enfin, des bourreaux ordinaires
Et je sens que j'acquiers des attributs divins
Et je tombe


Et je tombe du haut des plus anciens vertiges
Vous parlez mais vos voix ne me parviennent plus
Je rêve que je bois, rien ne saurait m'atteindre
Je me sens devenir de moins en moins humain


Solitaire, je me terre sous la terre de mes mots
Ma console qui m'isole se désole à huis clos

Seul sur terre


De Gille Vigneault. Album "Arriver chez soi"



Bises!

http://dominofoto.canalblog.com/ a dit…

j'aime beaucoup cette réflexion... que je me fais souvent ! je découvre ce blog par le biais d'un clic depuis "à mi-chemin"... je reviendrai plus longuement car, ici, la visite ne peut se faire "du bout des yeux"...