dimanche 27 décembre 2009

Politiquement incorrecte



Il me semble
Que
Le pire
Des mensonges
Qui nous est seriné
Sans cesse
Par les médias, la politique
Et même les religions
Est
Que nous sommes sur terre

Pour être heureux tout le temps...

Si ce n'est pas le cas

C'est que nous ne consommons pas les bons produits..
Ou
Qu'il y a quelque chose que nous n'avons pas encore compris

Alors

On nous propose des tas de remèdes..
zen attitude, prières, pensée positive,
chocolat, cocaïne
J'en passe et des meilleurs..



Et si on partait du postulat inverse ?

Nous sommes sur terre pour affronter
Un certain nombre de problèmes
Et parfois pas des moindres..

Évidemment
Ce n'est pas très confortable..
Ni très agréable

Pour tout dire
C'est un postulat invendable...

Qui nous remet en question
Qui nous demande du courage
Qui nous demande d'affronter
Nos gouffres
Nos larmes
Nos "mal-être"

Vous vous imaginez le slogan ??

"Je suis mal dans ma peau et je le revendique!"




Allez , jetez-moi les oeufs et les tomates
Et à Lui aussi !

PS: photos du film "la passion du Christ"
Posted by Picasa

20 commentaires:

Arthémisia a dit…

Ce que tu proposes est l'inverse du sketche de Danny Boon dans lequel un déprimé énonce cent fois pour s'auto-convaincre(?) "Je vais bien, tout va bien". Pourquoi le fait-il? Parce que dire "Je vais mal"...c'est très souvent mal reçu par l'entourage et qu'il faut s'attendre à des réponses du genre :
- mais tu as tout pour être heureux!

- à ton âge, ce n'est pas possible!

- il y a bien pire que toi: regarde!

Le mal-êtr fait peur, fait fuir, comme si c'était un truc contagieux.
Alors on ne dit rien. Cela n'arrange rien et fait monter les statistiques de suicides.

Alors libérons la parole et écoutons ce que l'autre lui aussi a à nous dire.

Bises bavardes. (et pourtant ne rate pas mon billet de demain...)
Arthi

patriarch a dit…

Sourires! C'est drôle, j'ai non seulement l'impression d'avoir été heureux, mais je le revendique.Bien sur comme tout le monde j'ai eu mes coups durs, mais la vie c'est ça, du bon et du moins bon. Il faut occulter les mauvais moments et ne garder que les bons !!! pleurer ne sert à rien !!!

Ciao et belle nuit !! :**

Unknown a dit…

Ce que tu écris-là nous vient directement de Lévinas (encore lui).
Lévinas considère qu'à Auschwitz est morte la "grande philosophie" (l'ontologie). En effet, la question tourna, toujours, autour de "to be or not to be" comme dirait l'autre. Ou pour le dire autrement : la question tourna toujours autour de la persévération dans l'être (Spinoza ne se gêna pas pour affirmer que tout ce qui accroit l' être rend heureux).Mais où est la limite? La politique nazie a montré l'effet catastrophique de l'accroissement (de l'état et de l'être). C'est pour cela que Lévinas a osé braver des siècles de "pensée de la sagesse" pour entamer une vraie réflexion sur l'amour : philo-sophie. Dans sa réflexion au sujet du retrait de la grande philosophie, il a placé "l'autre homme" au coeur de sa pensée : "L'autre me regarde dans les deux sens du terme" et la fragilité de son visage me commande le "Tu ne tueras point". Il alla jusqu'à se considérer comme l'otage de l'autre homme car nous sommes toujours en retard sur sa demande. Cela ouvre, bien sûr, une réflexion océanique, notamment à cause d'une possible culpabilité sans fin. Cependant, sa pensée a ouvert une grande brèche dans l'impératif de sagesse et de bonheur "pour soi". Fin du souci d'être bien dans sa peau. Deuil nécessaire du bonheur "pour soi". Certains (comme Jean-Luc Marion) ont repris le flambeau, mais le "bien dans sa peau"fait vendre (des produits, des voyages, des livres...). Pour ma part, si je t'ai dit revendiquer "d'être mal dans ma peau", ce fut une provocation. Il serait plus juste de dire : "Quelle gageure de vouloir être bien dans sa peau et qui en fera les frais!!!". Cela dit : il peut arriver qu'on se sente bien... Pourquoi pas?
Yves

Arthémisia a dit…

@ Yves
1-Le bonheur pour soi ne peut-il passer par le bonheur d'être avec, celui du partage et de la complicité? Il me semble que cela est une grande partie de la réalisation joyeuse de chacun d'entre nous,non ou est-ce une utopie vaguement catho? Cela revient pourtant à dire être bien dans sa peau en contact de la peau de l'autre.Et là personne il me semble n'en fait les frais.
2- Se sentir bien n'est-ce pas la situation idéale que chacun cherche même si ce "bien" dans les faits n'est pas l'IDEAL vendu dans les livres, les voyages, et toutes les séances de thérapies and so on? Faire une séance de gym me fait me sentir bien. Peindre me fait me sentir bien. Boire un bon café me procure une sensation du même ordre. Ecrire idem. Etre avec des amis aussi. Se sentir bien est aussi une accumulation de petits faits qui pour d'autres restent sans valeur, les feront rire peut-être mais sont MA construction tout autant que la parole blessante ou l'infect déni sont ma déstruction. Ce que je veux dire c'est que pour que je me sente dans le bonheur peu importe le factuel : seul compte mon ressenti.

Ton avis?
Cordialement
Arthémisa

Pas à Pas a dit…

Chaque nouvelle année lessive les poussières de saleté des années précédentes. Rendre blanc ce qui est impur.

Les larmes coulent et glissent vers l'infini.

Je n'imagine pas une nouvelle année sans cela car depuis la nuit des temps nous portons ce savoir.

"Pas à Pas"

Désirée a dit…

Parfois il faut se taire et ouvrir les bras. Simplement.

As-tu vu le film Catherine? Je n'ai pas osé, j'ai vu le suivant Apocalypto et il était déjà assez terrible. Alors Jésus auquel je reste très attachée malgré ma "décroyance"...

Tendresse

catherine a dit…

@Arthi,

Tu as vu juste avec le sketche de Dany Boom..C'est exactement ce que je dénonce..
Les "je vais bien tout va bien" quand tout va mal..Je revendique le droit de regarder le mal en face ..aussi.
La souffrance fait peur et quand on dit a quelqu'un que l'on souffre, rares sont ceux qui peuvent l'entendre simplement sans proposer immédiatement mille remèdes. La souffrance est un tabou tout comme la mort alors qu'elle fait partie intégrante du processus de vivre.

catherine a dit…

@ Patriarch

A lire tes commentaires optimistes lors de tes passages chez moi et à lire ton blog, j'ai pu effectivement constater que tu avais une "nature" heureuse et combative .Je te souhaite de continuer ainsi encore longtemps..

catherine a dit…

@Yves
J'ai encore et toujours "ce petit quelque chose" qui me chipote à mélanger le mot "amour" et les mots d'"humanisme" et de "bonté", de "fraternité", de "responsabilité" envers l'autre.
Nous souffrons par amour et c'est le coeur qui souffre.
Si notre humanisme est bafoué, c'est notre "bonne" conscience qui souffre..
Amour et bonne conscience...je ne peux parler qu'à partir de moi..mais chez moi pour l'instant, il y a encore un pas entre les deux.

catherine a dit…

@Pas à Pas

Parfois, pour que les larmes puissent vraiment s'écouler vers l'infini, nous avons besoin de nous expliquer un peu avec le passé...
pour aller de l'avant..

catherine a dit…

@Désirée

Coucou Dez..très contente que tu me laisses un petit mot.
J'ai vu le film sans trop l'apprécier (et pas le suivant)

Je ne suis pas trop "image"..j'aime bien lire et relire simplement les textes et je commence seulement à en comprendre l'une ou l'autre phrase éclairée par ma vie et surtout par ma pratique du taoïsme.

Je suis devenue "incroyante" dans les religions mais le Christ continue à me bouleverser.

"Se taire et ouvrir les bras"..tu ne peux savoir à quel point tes mots sonnent "juste".

Je t'embrasse fort Dez

Marc a dit…

Je te propose cette réflexion de Giacomo Leopardi pour cet autre point de départ que tu cherches:
"Les hommes, qui sont malheureux par essence, veulent croire qu'ils le sont par accident."
Il y a toujours quelque chose de bon à prendre dans les pensées de ce très grand gambergeur.

catherine a dit…

@Marc

Je me pose des questions...
Il y en a qui ont l'air heureux par essence et qui sont parfois malheureux par accident
et il y en a d'autres effectivement qui ont l'air de naître malheureux par essence...
Sur terre, on dirait qu'il y a deux poids, deux mesures..
Mais c'est peut-être aussi simplement l'art de voir la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine...

Mais d'autre-part..naître en Somalie entre deux mitraillettes en période de famine ou être attendu avec impatience et amour dans une famille aisée du Brabant Wallon, c'est pas la même chose...je me pose des questions.

juliette a dit…

Je ne sais pas pourquoi je suis sur terre, mais j'y suis bien, à moins que je ne sois que le rêve de quelqu'un comme le supposait Platon (je crois)
Enfin on ne me demande pas mon avis, alors j'assume, que puis-je faire d'autre
Bisous pour une nouvelle année plus douce
O.

Frédéric Baylot a dit…

Bonjour Catherine

La "zen attitude" est un concept marketing qui n'a rien à voir avec ce que tu décris dans la 1ère partie, par contre ton billet est très proche de l'attitude amenée par le zen : prendre conscience de notre impermanence, de tous les côtés de la vie, et la joie comme la souffrance sont impermanentes.

La différence me semble-t-il avec le christianisme, c'est la relation au corps et à la souffrance (mais je ne suis pas un exégète de ces deux religions)
Pour le zen le corps n'est pas un pb pour atteindre la félicité mais plutôt une voie
La souffrance n'est pas une rédemption nécessaire, mais une évidence (un peu ce que dit Juliette), donc il faut faire avec (tout en sachant que les souffrances ont des causes, dont nous sommes les créateurs pour la plupart)
La Voie est de s'ouvrir à ce qui Est, sans y rajouter de processus mentaux de rejet ou d'attachement ou de déni.
Et on peut être heureux malgré tous les malgré
On peut avoir de la douleur et peu de "souffrances" (ce que le mental et les émotions rajouteraient sur la douleur "neurologique", genre culpabilité, envie, haîne etc.)

d'où l'importance de s'ouvrir à ce qui est comme cela est

« Les Hommes font tous la même erreur de s'imaginer que bonheur veut dire réalisation de tous les vœux »
Tolstoï

Puisses tu vivre chaque jour de cette nouvelle année comme un moment frais , nouveau et vrai malgré tous les malgré dont les pbs de connexion ;)

chaleureusement

frédéric ¹²³☼

catherine a dit…

@Juliette
Etre le rêve de quelqu'un...je ne sais pas si c'est Platon qui l'a dit mais c'est joli et poétique comme idée...Il me semble que dans la Genèse dans la Bible, il y a un peu cette idée-là aussi...
Moi , en tout cas, je souhaite que 2010 soit une année de rêve pour toi et je t'embrasse.

catherine a dit…

@frédéric

Je sais fort bien que le "vrai" zen n'a vraiment rien à voir avec le zen marketing.
Et que ce vrai zen conduit à l'acceptation de ce qui est tout comme les vraies paroles du Christ y conduisent aussi contrairement à ce que pourrait laisser croire une lecture superficielle du Christianisme.
A chaque instant s'ouvrir au neuf qui se construit sous nos yeux....hum, c'est très taoïste ça!(un peu comme moi...sourire)

Bonne année Frédéric!

Frédéric Baylot a dit…

tu as certainement raison très chère Catherine, je voulais parler du christianisme en tant que religion instituée et pas tant du message de Jésus, merci d'avoir corrigé

très chaleureusement

frédéric ¹²³☼

Marie-Rêveuse a dit…

A ce sujet tu pourras lire deux articles:

http://mariereveuse.over-blog.com/article-pour-en-finir-avec-le-new-age-44107545.html

http://mariereveuse.over-blog.com/article-perquisition-anti-secte-musclee-44241976.html

catherine a dit…

@Marie-Rêveuse...

j'ai lu tes articles ...vive la pensée indépendante de tout...